Statement by Intersex & Transgender Luxembourg
Eric Schneider of Intersex & Transgender Luxembourg has published a statement for Intersex Awareness Day, 2017, recognising a recent resolution of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, and national responses.
To be intersex in Luxembourg. What does that mean? A screed of silence and secrecy? Why is there no intersex person visible in the public space? Why this taboo?
Such silence on the situation of intersex people in our country questions Intersex & Transgender Luxembourg in view of the many positions taken by international human rights bodies.
Finally, Resolution 2191 (2017), adopted on 12 October 2017 by the Parliamentary Assembly of the Council of Europe: “Promoting human rights and eliminating discrimination against intersex people”, states:
“1. Intersex people are born with biological sex characteristics that do not fit societal norms or medical definitions of what makes a person male or female. Sometimes a person’s intersex status is detected at birth; sometimes it only becomes apparent later in life, notably during puberty. Despite the wide variety of situations concerned, the majority of intersex people are physically healthy. Only a few suffer from medical conditions that put their health at risk. Yet the situation of intersex people has for a long time been treated as an essentially medical issue. The prevailing medical view has been that intersex children’s bodies can and should be made to conform to either a male or a female paradigm, often through surgical and/or hormonal intervention; that this should be done as early as possible; and that the children should then be raised in the gender corresponding to the sex assigned to their body.”
In view of this situation, Intersex & Transgender Luxembourg welcomes the statement of 17 October 2017 by Mrs Corinne Cahen, Minister of National Education, Childhood and Youth, that “emphasized that the sex of infants born intersex should not be determined at birth, but that decision should be based on self-determination”.
The Advisory Commission on Human Rights (CCDH), in an opinion of 13 October 2017, “hopes that a dialogue will be undertaken around the supervision of medical interventions on intersex newborns to limit them to medical procedures that avert a danger to life. Possible acts of sexual reassignment (intended to assign a biological sex) should be made with the consent of the minor concerned. The CCDH questions the possibility of sanctioning unnecessary medical acts, particularly those undertaken for the sole purpose of assigning a defined biological sex to a newborn.
The ORK underlines, in an opinion of 9 October 2017: “As for the medical profession and the health professions, a questioning, a change of mentalities and practices is necessary to avoid, respectively ban in the future, surgical interventions and non-vital hormonal treatment to assign sex in the absence of the informed consent of the minor of which intersex children are victims. […] It is a reality that doctors often refer infants to one sex or the other in order to be in line with societal values. This orientation goes through a surgical operation that the child does not decide. A healthy body without a life-saving emergency does not need to be operated on. These irrevocable interventions are experienced by those concerned as tortures, mutilations.”
Intersex & Transgender Luxembourg notes that the existing medical guidelines are insufficient to stop the medical interventions in question and advocates for their criminal prohibition, which will be protective for intersex children, their parents, and doctors that favor change in practices.
Etre intersexué.e au Luxembourg. Qu’est-ce que cela signifie? Une chape de silence et de secret ? Pourquoi n’y a-t-il pas de personne intersexuée visible dans l’espace public ? Pourquoi ce tabou ?
Un tel silence sur la situation des personnes intersexuées dans notre pays interroge Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l. au regard des nombreuses prises de position d’organes internationaux de défense des droits humains.
En dernier lieu, la Résolution 2191 (2017), adoptée le 12 octobre 2017 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe : « Promouvoir les droits humains et éliminer les discriminations à l’égard des personnes intersexes » , énonce :
« 1. Les personnes intersexes naissent avec des caractéristiques sexuelles biologiques qui ne correspondent pas aux normes sociales ou aux définitions médicales de ce qui fait qu’une personne est de sexe masculin ou féminin. Parfois, ces caractéristiques sont détectées à la naissance; dans d’autres cas, elles ne deviennent apparentes que plus tard au cours de la vie, notamment au moment de la puberté. Bien que leurs situations soient diverses et variées, la majorité des personnes intersexes sont en bonne santé physique. Seules quelques-unes sont atteintes d’affections médicales mettant en danger leur santé. Or, la situation des personnes intersexes est traitée depuis longtemps sous l’angle essentiellement médical. La thèse dominante dans le milieu médical est que le corps des enfants intersexes peut et doit, le plus tôt possible, être rendu conforme à un paradigme soit masculin soit féminin, souvent au moyen d’une intervention chirurgicale et/ou hormonale, et que les enfants doivent ensuite être élevés selon le sexe qui a ainsi été assigné à leur corps. »
Devant cette situation, Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l. salue la prise de position du 17 octobre 2017 de Madame Corinne Cahen, ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, qui a « mis l’accent sur le fait que le sexe des nourrissons nés intersexués ne devrait pas être déterminé dès la naissance mais que cette décision devait se baser sur l’autodétermination ».
La Commission consultative des Droits de l’Homme (CCDH), dans un avis du 13 octobre 2017 , « souhaite qu’un dialogue s’engage autour de l’encadrement des interventions médicales sur les nouveau-nés intersexués pour les limiter aux actes médicaux visant à écarter un danger pour la vie. D’éventuels actes de réassignation sexuelle (destinés à assigner un sexe biologique) devraient s’effectuer avec le consentement du mineur concerné. La CCDH s’interroge sur la possibilité de sanctionner les actes médicaux non-nécessaires, en particulier ceux entrepris dans le seul but d’assigner un sexe biologique défini à un nouveau-né ».
L’ORK souligne, dans un avis du 9 octobre 2017 : « Quant au corps médical et aux professions de santé, une remise en question, un changement des mentalités et de pratiques s’impose pour éviter, respectivement bannir à l’avenir les interventions chirurgicales et les traitements hormonaux non vitaux d’assignation d’un sexe en l’absence de consentement éclairé du mineur dont sont victimes les enfants intersexués. […] C’est une réalité que les médecins orientent souvent les nourrissons vers un genre ou l’autre afin d’être en conformité avec les valeurs sociétales. Cette orientation passe par une opération chirurgicale que l’enfant ne décide pas. Un corps en bonne santé, sans urgence vitale n’a pas besoin d’être opéré. Ces interventions irrévocables sont vécues par les intéressés comme des tortues, des mutilations. »
Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l. constate que les lignes directrices médicales existantes sont insuffisantes pour que cessent les interventions médicales en cause et plaide pour leur interdiction pénale, qui sera protectrice à la fois pour les enfants intersexués, leurs parents, et les médecins favorables à un changement des pratiques.